2009 – Géraldine Ruiz

Géraldine Ruiz
Géraldine Ruiz

La Fondation Prix Henry Dunant, en partenariat avec l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève (ADH) a attribué le 8 mai 2009, lors de la cérémonie de remise des diplômes de la promotion 2007/2008, le Prix Henry Dunant 2009 à Madame Géraldine Ruiz, auteur du mémoire de diplôme exceptionnel intitulé «Un droit insaisissable ? Le bombardement aérien, le principe de distinction et la proportionnalité dans l’attaque : difficultés conceptuelles et enjeux contemporains.». La cérémonie a eu lieu au Hall Bungener de l’Institut universitaire de hautes études internationales (HEI), à 17h30.

La Fondation Prix Henry Dunant décerne son prix à des personnes qui oeuvrent de façon remarquable pour l’approfondissement, le rayonnement et le renouvellement des idées ou des engagements d’Henry Dunant. Le montant du Prix s’élève à 5’000 francs.

L’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève a été créée en 2002 par la Faculté de droit de l’Université de Genève et l’Institut universitaire de hautes études internationales. Elle a pour mandat de dispenser des enseignements de haut niveau académique et de mener et promouvoir des recherches scientifiques dans les domaines du droit international humanitaire ainsi que des autres branches du droit international touchant aux situations de conflits armés et d’états d’urgence.

Le Prix Henry Dunant 2009 est attribué à Madame Géraldine Ruiz, de nationalité française. Son mémoire évalue de manière réaliste à quel point le bombardement aérien à haute altitude est progressivement devenu une méthode de guerre privilégiée entraînant une difficulté croissante de limiter des pertes civiles évitables. Le choix de cette méthode de guerre est principalement basé sur le désir des puissances majeures de limiter les pertes de leur côté et un usage croissant de la technologie pour soutenir cet objectif. Mme Ruiz examine les tentatives de certains spécialistes de compenser ce recours croissant en donnant une définition étendue de « l’objectif militaire » qui inclut le moral de la population civile. Concrètement, en effet, ceci permettrait un retour aux bombardements massifs de la Seconde Guerre Mondiale que les Protocoles de Genève de 1977 visent à mettre hors la loi. Mme Ruiz recommande un rejet ferme de cette approche car elle affaiblirait les idéaux d’Henry Dunant, qui étaient de limiter les horreurs de la guerre. De manière plus innovante, elle suggère comment la règle de la « proportionnalité dans l’attaque », qui interdit des attaques lorsque les pertes civiles qui en résulteraient seraient excessives, est respectée dans la pratique. Ce respect inclut la prohibition d’attaques lorsque l’étendue des dommages collatéraux est imprévisible, un usage plus précautionneux des armes de précision, une meilleure évaluation de la situation générale et surtout, une attention plus grande accordée aux précautions à respecter en amont d’une attaque. Mme Ruiz insiste particulièrement sur la nécessité pour les autorités militaires d’enregistrer tous les faits et les décisions prises, pour favoriser la tenue d’enquêtes indépendantes qui incluraient les parties politique, légale et civile de la population. Ceci mettrait un terme à une confidentialité excessive établie de longue date, qui a pour effet d’éviter une réelle évaluation de ce qui pourrait être fait pour diminuer les pertes civiles, afin de réduire de possibles erreurs et actions illégales à l’avenir.

Le comité de sélection a été particulièrement impressionné par l’originalité du raisonnement développé et par la rigueur scientifique de l’analyse de Madame Ruiz. L’impact qu’un tel travail pourrait avoir sur les événements internationaux n’est pas à sous-estimer. Par la même occasion, il participe aux avancées des idéaux d’Henry Dunant.

Par cette récompense, la Fondation Prix Henry Dunant et l’ADH souhaitent motiver la jeunesse à continuer de contribuer largement à la diffusion des règles internationales en faveur des victimes des conflits armés et des situations d’états d’urgence.

Lire le mémoire complet (en français)

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